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Un moment de grâce: rencontre avec Delphine Bergès
Dans chaque pèlerinage, il y a des surprises mais également des moments inoubliables. C'est, par exemple, un instant de silence, le souffle d’une brise légère dans les arbres de la prairie, un sourire empreint d'émotion à la sortie des piscines, un regard figé sur les cierges sentinelles de la nuit, le murmure d'une prière fervente, la petite musique lancinante du Gave.
Cette année, c’est Delphine Bergès qui nous a fait cadeau d’un de ces moments de grâce. Le Président de l ‘Hospitalité de Gironde avait été séduit par sa prestation. Il en a parlé à Philippe Allard, notre Président, qui a eu la riche idée de l’inviter au pèlerinage.
Nous avons voulu mieux connaître cette jeune fille de 26 ans, originaire d’Oloron Sainte-Marie.
Il n'est pas commun de voir une jeune femme danser dans une église.
D'où vous est venue cette idée ?
« Je danse depuis l'âge de quatre ans et j'ai toujours adoré ça. À 15 ans, je suis sortie lauréate du conservatoire de Rosella Hightower à Cannes. En 1997, lors d'un voyage en Bosnie à Medjugorje, je me suis convertie. Malheureusement, deux accident stupides (l'un lors d'une fête foraine) ont brisé ma carrière. Ma chance a été de rencontrer au CNDC d’Angers un chorégraphe allemand handicapé, nain et bossu. J'ai eu l'idée de danser avec des béquilles et sur une seule jambe. Plus tard une fois guérie, j'ai décidé que c'était une façon de louer le Seigneur de danser devant des handicapés. »
Comment réagissent les malades après votre spectacle ?
C’est variable. Parfois les gens pleurent car l'émotion est trop forte. D'autres apprécient simplement ma prestation. J'ai à cœur de montrer dans une de mes danses qu'on peut se mouvoir en restant simplement assise sur une chaise, sans avoir l'usage de ses jambes. C'est en quelque sorte comme une prière. Je veux souligner également que chaque danse est une improvisation.
Mais la bande-son est-elle préalablement choisie ?
Bien sûr et je l'ai voulue très variée. Nous passons en effet de la musique du film du dessin animé de Walt Disney « La Foi » à un Gospel, du Kyrie du Requiem de Mozart à l'Ave Maria de Cassini qui conclut le spectacle.
Êtes-vous rémunérée ?
Non. Certes des Associations comme les Hospitalités me donnent ce qu'elles veulent. Mais je fais don de ma personne. Il n'existe qu'un contrat moral. La prière ne se paye pas. Je reverse les sommes gagnées à des œuvres humanitaires ou à des couvents. Je ne suis pas une intermittente du spectacle. Je suis un professeur de danse qui compte parmi ses élèves des gens valides mais aussi des handicapés (trisomiques, autistes.)
Pour finir, j'ajouterai que j'ai pris beaucoup de plaisir à danser dans la Basilique du Rosaire pour l'Hospitalité Charentaise.
Daniel CHADUTEAU
(article paru dans la Voix de Lourdes, octobre 2006)
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